Le 93 contre l’extrême droite et en défense de la Bourse du travail d’Aubervilliers

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Jeudi 27 juin, après une manifestation dynamique au départ de Saint-Denis qui a rassemblée 1000 personnes contre l’extrême-droite et ses idées, nous nous sommes retrouvé⋅es devant la mairie d’Aubervilliers pour protester une nouvelle fois contre sa volonté d’expulser la Bourse du travail.

Ce vendredi 28 juin au matin, une audience a eu lieu au Tribunal judiciaire de Bobigny ; les unions locales Sud-Solidaires et CGT étaient représentées par leurs avocats qui répondu coup par coup aux arguments de la municipalité. Le verdict sera rendu le 20 août.

Reportage photo et prise de parole de l’union locale Sud-Solidaires d’Aubervilliers :


Bonjour à toutes et tous,

Merci d’être là, après cette manifestation contre l’extrême-droite, à ce rassemblement en défense de la Bourse du Travail d’Aubervilliers. La Bourse du travail, c’est la maison des syndicats : on s’y organise, on s’y forme, on s’y réunit. Les travailleurs et travailleuses peuvent venir y trouver conseil et soutien face à leur patron.

Depuis octobre 2023, elle est menacée d’expulsion par la maire d’Aubervilliers. Cette même maire qui n’hésite pas à affirmer ses velléités antisyndicale jusqu’en conseil municipal. Cette menace d’expulsion prend aujourd’hui une tournure particulière, dans un contexte où l’extrême droite pourrait arriver au pouvoir.

Aujourd’hui plusieurs lieux sont menacés sur la Ville : la Bourse du Travail, mais aussi le Bathyscaphe, un squat situé rue de la nouvelle France où vivent des dizaines de personnes avec ou sans papiers, ou encore les jardins ouvrier des vertus, déjà attaqués. Il y aura des prises de parole plus complètes après sur ces deux situations.

Ce qui lie profondément nos histoire, c’est la question de défendre des lieux qui sont des espaces d’organisation, de partage, de solidarité. C’est la spéculation immobilière sur la ville qui fait de chaque terrain, chaque parcelle une manne pour les promoteurs et investisseurs, auxquels la mairie et les pouvoirs publics n’hésitent pas à vendre la ville.

La municipalité s’inscrit dans une logique de gentrification, essayant d’amener une population plus aisée à s’installer. Les expulsés et celles et ceux qui n’ont plus les moyens de vivre ici n’ont qu’à aller voir ailleurs, repoussés toujours plus loin des centres urbains.

À travers ces menaces d’expulsions, c’est aussi l’histoire ouvrière et les mobilisations sociales actuelles que la municipalité tente d’effacer, elle qui préfère mener la guerre aux pauvres plutôt que de répondre aux urgences sociales.

À la nécessité du service public pour toutes et tous, elle répond par des logiques d’économie budgétaire et de culpabilisation des usagers et usagères. À la question des conditions de travail, elle répond par le management et la maltraitance.

Mercredi dernier, cette logique de guerre aux pauvres a mené à la mort d’un homme, Yahya sans domicile fixe qui vivait dans sa voiture grâce à la solidarité des habitants et habitantes du quartier du Landy. Tué par la police municipale, sa mort vient s’ajouter à la trop nombreuse liste des personnes tuées par la police parce que racisées, pauvres. La peine de mort n’a pas été abolie pour tout le monde. Il y a trois mois, la ville était déjà endeuillée après la mort de Wanys, renversé par la police. Nous avons également, tous et toutes en mémoire le meurtre de Nahel à Nanterre il y a tout juste un an, à la suite duquel une révolte légitime a embrasé le département.

Ces crimes policiers trouvent leur terreau dans le racisme structurel et la violence sociale. C’est ce même terreau, fertilisé par des années de politiques antisociales, qui aujourd’hui mène l’extrême droite au pouvoir. Dans ce contexte fasciste et nauséabond, nous avons plus que jamais besoin de lieux pour nous organiser, plus que jamais la Bourse du travail est un lieu à défendre !

Dans les jours et les semaines qui viennent, un impératif s’impose à nous : renforcer nos mobilisations, nos luttes, notre solidarité. La peste brune ne l’emportera pas face à la solidarité des opprimé-es. Et dès demain, nous vous donnons rendez-vous demain à 9h devant le tribunal judiciaire de Bobigny, à l’occasion du procès de la Bourse du travail.


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