La suppression de l’ADAJE est une injustice faite aux femmes

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Réuni en commission féministe, Solidaires 93 dénonce le double discours du conseil départemental sur l’émancipation des femmes : suppression d’une aide pour la garde d’enfants d’un côté, grand plan pour l’accès à l’emploi de l’autre, cherchez l’erreur.

Les parents devant mettre leur enfant chez une assistante maternelle auront la mauvaise surprise d’apprendre que le conseil départemental de Seine-Saint-Denis a supprimé l’allocation départementale pour l’accueil du jeune enfant (ADAJE), lors de sa séance du 20 décembre 2018, pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2019. Cette aide, attribuée depuis 10 ans, constituait une aide non négligeable, en plus de celle attribuée par la CAF, pour les parents qui doivent débourser plusieurs centaines d’euros par mois pour faire garder leur enfant.

Cette décision a plusieurs conséquences :

– Sur les parents aux revenus modestes qui auront plus de difficultés encore à faire appel à une assistante maternelle, et en particulier sur les femmes qui sont incitées à réduire leurs heures de travail voire à se mettre en congé parental pour réduire ce « coût ». 

– Sur les assistantes maternelles qui verront potentiellement leurs heures ou le tarif horaire baisser. Or ce tarif horaire est déjà très bas, puisqu’une assistante maternelle en Seine-Saint-Denis est rémunérée, selon la ville, entre 3,50 et 5 euros net de l’heure.

A l’heure où le département se targue d’un grand plan sur l’accès à l’emploi des femmes, cette mesure constitue une attaque contre l’autonomie des femmes et leur accès au travail. On le sait, dans un couple hétérosexuel, c’est le plus souvent la femme qui arrête son travail, cela se fait à la suite de son congé de maternité ou encore bien souvent parce que l’homme gagne plus et qu’il est donc plus avantageux pour le couple que ce soit lui qui travaille. Que dire des femmes qui sont seules avec leur enfant ? Enfin du côté des assistantes maternelles, les difficultés sont telles que baisser leur tarif n’est pas une solution pour qu’elles puissent vivre. Beaucoup de femmes quittent ainsi le « marché du travail » avec toutes les conséquences qui s’accumulent : difficultés à retrouver un emploi par la suite, faible protection, impact sur le niveau de retraite… Cette suppression porte gravement préjudice aux femmes.

Nous demandons :

– Le rétablissement de l’ADAJE et la mise en place d’aides substantielles pour permettre la garde des enfants.

– Que cesent les incitations faites aux femmes à prendre des congés parentaux ou à travailler à temps partiel. Chaque femme doit pouvoir choisir son parcours. Pour cela, en plus des mesures économiques discutées ici, il faut que l’Etat fasse sa part du travail dans le changement des mentalités concernant la répartition des tâches dans les familles.

L‘ouverture de crèches à hauteur des besoins ! Au lieu d’obliger les mairies à financer les écoles primaires privées, le gouvernement doit faciliter et inciter l’ouverture de crèches publiques. Il faut aussi avancer sur la gratuité complète des crèches.

Sans ces mesures, tout discours sur l’égalité homme / femme est tout simplement mensonger !


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