Le 20 novembre 2025 : jour du souvenir trans, rassemblement à Saint-Denis

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Appel de l’OST 93 pour le Jour du souvenir trans (TDoR) : 18h place Victor Hugo à Saint-Denis. Solidaires 93 est signataire de cet appel.

Chaque 20 novembre depuis vingt-cinq ans, les communautés trans se rassemblent de par le monde pour se recueillir et commémorer la mémoire de celles et ceux mort·es de la transphobie et de la transmisogynie, assassinées, suicidées ou mortes de leur conditions de santé précaire ou d’overdose.

A Saint Denis, les discours racistes tentent d’effacer les existences trans pour faire valoir une réthorique homonationaliste, pour alimenter leur propagande fasciste, islamophobe et anti-migrants. On essaye de faire croire que les personnes trans habitent dans les quartiers gay de Paris, qu’on est pas les bienvenus en banlieue… Alors que non, nous affirmons : les personnes trans vivent dans le 9. Elles y travaillent, y étudient, y habitent. Elles sont chassées de Paris par la précarité qui touche nos communautés. ​

Précarisées par les difficultés d’accès au travail, au logement, à la santé. La transphobie régit nos existences : elle nous exclut des médias, de l’espace public, du cercle familial. Les médecins nous maltraitent, les administrations nous méprisent. Comme toujours, les plus touché-es sont les femmes, les personnes non-blanches, sans-papiers, les personnes psychiatrisées, les personnes tox et les TDS. Cette marginalisation est la cause de mauvaises conditions de vie, de craintes de mises à la rue, qui poussent au suicide et rendent encore plus vulnérable aux agressions. Dans l’impunité et l’indifférence générale.

Le système médical participe entièrement à cette marginalisation et précarisation des personnes trans. En Seine-Saint-Denis, un des plus grands déserts médicaux de France, il faut parfois attendre plusieurs semaines, voire plus, pour trouver rendez-vous chez un médecin qui accepte de nous prescrire des hormones.​ En 2025, l’assemblée vote la loi fin, premier pas vers un droit institutionnalisé à tuer les personnes handicapées. Elle criminalise toute opposition possible à un choix motivé par la pression sociale et la misère, avec la complicité des médecins, avant de présenter un projet de budget assassin, augmentant les franchises médicales et s’attaquant aux l’ALD. En Île-de-France, la région a annoncé retirer des subventions à la MDPH, actant
cette volonté de précariser encore plus les personnes handi-es. La bourgeoisie souhaite toujours autant psychiatriser nos existences afin de les contrôler, que ce soit pour nous assimiler ou pour nous détruire. Si elle a reculé cette année sur la question des personnes trans majeures, ne nous leurrons pas : les lobby anti-trans sont déjà au travail pour réduire autant que possible le droit à transitionner des mineurs.​

Depuis l’arrivée du fasciste Trump, l’administration américaine met en place l’éradication des personnes trans, d’abord par exclusion institutionnelle (exclusion des femmes trans et intersexes des clubs sportifs et des trans de l’armée), puis par la loi à travers un décret effaçant l’existence des personne trans en établissant une différence immuable entre femmes et hommes et refusant l’autodétermination aux personnes trans. Elle envoie nos sœurs dans des prisons pour hommes, avec interdiction de suivre tout traitement hormonal, là bas, elles subissent des agressions sexuelles et à des humiliations publiques de manière organisée (v-coding).

Les trans des quartiers populaires restent avant tout des enfants de leurs classes et de leurs diasporas. Qu’ils nous acceptent ou pas, nous voyons nos parents se casser le dos toute leurs vies pour mourir à peine arrivé à la retraite, nos frères se faire tuer par la police ou passer des années en prison, et nos sœurs subir la double exploitation. Et pour beaucoup c’est aussi la violence de l’exil, du racisme et de la xénophobie. La situation des réfugiés en France est toujours plus précaire, alors que les gouvernements se succèdent avec des mesures toujours plus racistes, quand ils ne sont pas occupés à faire la guerre aux peuples colonisés par la France, comme en Kanaky, ou à soutenir le génocide en Palestine.

Toutes ces souffrances, elles sont aussi les nôtres, nos vécus trans sont traversés par la même violence, celle de la société capitaliste, patriarcale, et coloniale.

Face à la montée de la réaction, l’ensemble du mouvement social se doit d’affirmer, et d’appuyer concrètement son soutien aux personnes trans du monde entier.

Pour le droit à une transition libre, à tout âge, gratuite, sans psychiatres ni juges.

Ces attaques contre les droits trans sont aussi partout où elles ont lieu suivies d’atteintes graves aux droits reproductifs, et aux droits des femmes en général. Le 22 novembre aura lieu la journée de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Les femmes trans sont particulièrement vulnérables à ces violences. Nous appelons à un renforcement mutuel de ces deux événements d’hommage et de lutte.

Faisons de cette journée un moment de recueillement et d’hommage pour nos sœurs, frères et adelphes mort-es de la transphobie et la transmisogynie. Faisons aussi de cette journée un moment de lutte contre la bourgeoisie raciste, sexiste, hétérosexuelle qui nous opprime.


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