Communiqué de Solidaires 93 et de l’Union locale Saint-Denis
C’est en tentant de rouler sur des jeunes du quartier des Francs-Moisins, que les policiers municipaux de Saint-Denis ont réagi face à des jeunes qui s’en prenaient à leur voiture, ce dimanche 30 mars 2025, c’est-à-dire le jour de l’Aïd.
Comme l’indique le collectif Stop aux violences policières de Saint-Denis, cet épisode n’est pas isolé et les tensions dans le quartier sont extrêmement inquiétantes et n’ont certainement pas baissé depuis. Le collectif rappelle que la déontologie de la police municipale de la ville est régulièrement mise en cause. L’Union Locale de Saint-Denis et Solidaires 93 avaient d’ailleurs eu l’occasion de s’y confronter après que des militant⋅es de notre syndicat ont été violemment arrêtés lors de la grève contre la réforme des retraites de 2023.
Cette gestion extrême et dramatique par la police municipale est donc une énième violence d’une liste déjà longue, qui repose sans cesse la question des choix politiques autour du rôle de cette police, notamment de son (sur)armement. Pour rappel, un article du journal StreetPress en recensait déjà un certain nombre en 2023 : https://www.streetpress.com/sujet/1681723231-armes-chiens-violences-police-municipale-saint-denis-hanotin-maire-quartiers-ps ; rappelons que le 19 juin dernier, à Aubervilliers, dans le quartier du Landy, jouxtant Saint-Denis, la police municipale d’Aubervilliers a tué un homme par arme à feu.
Pourtant le maire de Saint-Denis persévère et affirme que les effectifs atteindront 150 personnes (sur un peu de plus de 80 aujourd’hui) d’ici les prochaines municipales, c’est-à-dire dans un an. Le tout dans un contexte de rigueur budgétaire. Toujours aucun programme de formation n’a par contre été annoncé.
Par ailleurs, les tensions avec la police ne concernent pas que la police municipale, comme le montre le rassemblement organisé par les habitant⋅es du quartier de la Plaine Saint-Denis le 27 février dernier, pour dénoncer les pressions régulières de la police nationale sur plusieurs jeunes hommes du quartier.
Nous nous joignons aux inquiétudes des collectifs contre les violences policières et dénonçons à leurs côtés le tabassage répété des plus jeunes, le harcèlement quotidien et raciste, les provocations ou encore les menaces proférées par des agent·es.
Dans un contexte de montée de l’extrême-droite et de banalisation des actes et propos racistes mais aussi de destructions tous azimut des espaces collectifs, il semble plus que jamais nécessaire de réaffirmer que les violences policières n’ont pas leur place et que l’impunité doit cesser !
Retrouvez ici le communiqué du Collectif Stop aux violences policières de Saint-Denis avec des propositions d’encadrement de l’activité des policiers.