Communiqué de SUD Aérien Solidaires, 10 juillet 2025
Malgré notre alerte du 7 juillet, nous confirmons aujourd’hui, de source sûre, qu’Air France a bien procédé à l’expédition de matériel militaire et potentiellement de marchandises à double usage à destination d’Israël. Cette opération s’est déroulée en toute discrétion, sans que les salarié·es concernés ne soient informé·es de la nature du fret transporté ce qui les a empêché·es d’identifier et de cibler le matériel pour s’y opposer. Une dissimulation grave qui empêche toute action de blocage ou d’alerte, et expose les travailleur·euses à une complicité involontaire.
Depuis octobre 2023, des milliers de civils palestiniens ont été tués :
La Cour internationale de justice (CIJ), saisie par l’Afrique du Sud, a reconnu la plausibilité d’un génocide en cours, tandis que des dizaines d’expert·es indépendants estiment que ce seuil est d’ores et déjà atteint. Des enquêtes indépendantes, notamment celle du média d’investigation The Ditch, ont mis en lumière l’existence de chaînes logistiques aériennes partant de France et alimentant les forces israéliennes, y compris par des vols opérés par Air France. Et pourtant, malgré ces éléments accablants, les envois continuent, en toute impunité.
Cela rappelle les heures les plus sombres de notre histoire.
Des ports ont déjà vu leurs cargaisons bloquées par des dockers. Pourquoi les aéroports devraient-ils rester des zones de silence et de complicité ?
Nous, SUD Aérien Solidaires, exigeons :
- L’arrêt immédiat de tout fret militaire et de toute marchandise à double usage à destination d’Israël, via Air France ou toute autre compagnie opérant sur le sol français.
- La création d’une commission d’enquête indépendante sur les flux aériens à destination d’Israël.
- Une enquête parlementaire spécifiquement sur Air France, pour faire toute la lumière sur ses décisions, son rôle logistique, et ses liens éventuels avec les autorités françaises.
- Une enquête judiciaire, pour déterminer les responsabilités pénales, notamment dans le cadre de la complicité de crime de guerre ou de génocide.
- La protection pleine et entière des salarié·es qui, par conscience, refusent de participer à ces livraisons.
- Des explications publiques immédiates de la direction d’Air France.
Air France, entreprise à participation publique, ne peut se rendre complice de crimes de masse. Elle a une responsabilité morale, historique, juridique. Elle devra se justifier !
Notre métier, c’est de relier les peuples, pas d’acheminer la guerre. Pas avec nos mains. Pas en notre nom.
Nous appelons à une mobilisation citoyenne, syndicale et politique. Nous demandons une enquête parlementaire sur Air France. Et une enquête judiciaire pour que justice soit faite.
