Communiqué des personnes abritées dans le hall de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis, avec le soutien du collectif Combat pour l’hébergement 93
Rencontre et moment convivial mercredi 26 mars à 17h, sur la pelouse devant l’hôpital Delafontaine ; l’occasion de parler avec les personnes qui travaillent ici et celles qui dorment dans le hall.
Nous sommes des personnes à la rue, abritées provisoirement à l’Hôpital Delafontaine pendant la période hivernale. Lorsque les températures chutent l’hôpital Delafontaine ouvre ses portes depuis des années pour que des personnes et des familles sans abris y passent la nuit. Malgré les conditions d’accueil précaires, cela permet de se protéger du froid, des intempéries, de garantir un semblant de sécurité pour certain.es d’entre nous ainsi que pour nos enfants. Nous savons que chaque année l’hopital ferme l’accès au hall à la fin du mois de mars.
C’est pourquoi nous exigeons que des solutions de logement dignes soient proposées à toutes les personnes qui dorment actuellement dans l’hôpital ou devant.
Nous appelons les personnes qui travaillent à l’hôpital ainsi que toutes les personnes solidaires à nous soutenir contre la remise à la rue que nous risquons début avril. Spécifiquement en tant que soignants et soignantes, nous pensons qu’il est de votre devoir de ne pas laisser des personnes subir ça. Nos conditions de vie actuelles abîmes notre santé, mais nous savons que cela sera pire si le hall n’est plus accessible. Nous sommes plusieurs à être toujours malade, à souffrir de douleurs, nous sommes épuisées. On n’oublie pas N., qui dormait depuis bien longtemps devant l’hôpital et qui est décédé le mois dernier, à l’age de 58 ans. C’est la rue qui l’a tué.
Plusieurs d’entre nous ont des enfants, qu’elles doivent emmener à l’école tous les matins, souvent sans pouvoir faire une toilette ou prendre un petit dej. Notre vie est rythmée par les appels au 115 (samu social). Se lever à 4 heure du matin pour appeler, charger son téléphone, rester en ligne des heures… sans jamais obtenir de logement, pour qu’on nous dise de rappeler le lendemain ou pire qu’on nous raccroche au nez. D’ailleurs c’est souvent le 115 lui-même qui nous a dirigé vers l’hôpital Delafontaine au lieu de nous proposer des logements, disant qu’on serait pris en charge là-bas. En fait, une maraude du Samu social passe environ une fois par semaine, note des noms, mais cela ne donne jamais aucuns résultats.
Nous demandons à la direction de l’Hôpital de prendre ses responsabilités et de s’assurer que des solutions de logement décentes seront proposées pour toutes et tous ! Pas de fermeture du Hall de l’hôpital sans logement pour toutes et tous !
On reste vigilant.es jusqu’à ce que des solutions soient trouvées, pas de remises à la rue !
