Solidaires 93 relaye cette pétition « pour la sauvegarde des cantines collectives des foyers de la ville de Montreuil » et l’appel à un rassemblement mercredi 12 février 2025 à 18h30 devant la mairie de Montreuil.

Comme toutes les personnes qui fréquentent Montreuil le savent, la vie collective des foyers de travailleurs migrants et leurs cantines collectives constituent un élément essentiel du patrimoine culturel et social de la ville. Chaque jour, ce sont des centaines de repas qui sont cuisinés dans les foyers, permettant à des milliers de personnes à faibles ressources d’avoir accès à de vrais plats (tiep, mafé, haricots, petits pois/carottes, yassa, attiéké, poisson, poulet…) pour une somme extrêmement modique (en général moins de trois euros). Cette incroyable prouesse, résultat du travail invisible de nombreuses équipes de cuisinières et cuisiniers depuis des dizaines d’années, ne bénéficie pas seulement aux habitants des foyers mais à un grand nombre de familles er de personnes précaires des quartiers populaires de toute la ville.
Avec la restructuration actuelle des foyers de travailleurs migrants par les pouvoirs publics et les bailleurs sociaux, c’est l’existence même de ces cuisines qui est actuellement remise en question, fragilisant profondément la sécurité alimentaire des plus précaires ! En fermant les cuisines collectives comme cela a été le cas au foyer Bara (quartier Robespierre/République), ce sont les cuisinières et cuisiniers des foyers qui se retrouvent piétinés, méprisée et réduits à la misère, sans aucune reconnaissance pour leur labeur depuis tant d’années. Au-delà, la fermeture des cuisines ne peut que favoriser les inégalités d’accès à l’alimentation et le recours à la malbouffe dans les classes populaires, qui n’ont ni le temps ni les moyens d’aller au restaurant pour déjeuner ou dîner.
La mobilisation, enclenchée en ce moment par les résidents du foyer Branly à la Boissière, pour sauvegarder leur cantine doit être écoutée, diffusée et soutenue, tout comme les doléances des anciennes cuisinières de Bara, condamnées depuis la restructuration du foyer à la galère et la précarité.
Nous demandons donc à la municipalité de Montreuil :
- la mise en place d’un plan de sauvegarde et de maintien des cantines collectives dans les différents foyers de la ville en cours de restructuration urbaine, tour particulièrement à Rochebrune et au foyer de Branly-Boissière, ainsi qu’un nouvel avenir pour la cuisine collective de la résidence sociale du nouveau centenaire ! A rebours des positions racistes et antisociales adoptées par la direction d’Adoma, de nombreux exemples à Paris et en banlieue montrent qu’il est possible de sauvegarder et de mettre en valeur ces cuisines collectives, qui participent du patrimoine culturel de la ville.
- La reconnaissance du travail invisible ainsi que la recherche d’un local de cuisine digne de ce nom pour les anciennes cuisinières du foyer Bara, condamnées depuis des années à vendre dans la rue et à cuisiner dans des squats solidaires au prix d’une extrême précarité.
Lutter pour la démocratie alimentaire, c’est soutenir les cuisines collectives des plus précaires !