À l’hôpital la chasse aux couvre-chefs des femmes perçues comme musulmanes, s’intensifie (art. Mediapart 9 décembre)
Le syndicat SUD Santé Sociaux 93 dénonce fermement les méthodes qui se multiplient dans les établissements de santé français et qui ciblent injustement nos collègues.
Pour nous, les faits sont clairs : il s’agit de racisme et de discrimination.
De plus en plus de professionnelles sont exclues de leur hôpital ou de leur établissement médico-social sous prétexte qu’elles portent un couvre-chef ou qu’elles auraient une « apparence étrangère ». Pendant ce temps, d’autres collègues, dont l’apparence n’est pas perçue comme « étrangère », peuvent conserver leur couvre-chef sans remarque.
Cette différence de traitement est inadmissible !
Nous constatons une intensification de la stigmatisation visant des collègues étrangères ou supposées musulmanes. SUD Santé Sociaux 93 refuse que ces pratiques discriminatoires s’installent dans nos structures.
Le gouvernement, par ses discours et décisions, participe à un climat délétère qui renforce ces comportements racistes. Nous le dénonçons avec force.
Comment accepter que des femmes diplômées, compétentes, indispensables au fonctionnement de l’hôpital public, soient écartées simplement parce qu’elles sont perçues comme musulmanes alors qu’elles travaillent, payent leurs impôts et contribuent chaque jour au soin et à l’accompagnement ?
SUD Santé Sociaux 93 appelle l’ensemble des professionnelles et professionnels des établissements publics et privés à se mobiliser, témoigner et dénoncer ces pratiques injustes.
Nous rappelons notre attachement au principe de laïcité tel qu’inscrit dans la loi du 9 décembre 1905, qui garantit la neutralité de l’État et la liberté de conscience. Cette loi n’interdit en rien le port d’un couvre-chef lorsqu’il ne s’agit pas d’un signe religieux. Aucune règle d’hygiène ne justifie l’exclusion arbitraire de professionnelles portant un simple calot.
La discrimination n’a pas sa place dans nos établissements de santé !
Cagnotte de soutien à Majdouline, infirmière renvoyé pour un bonnet
Majdouline, infirmière à l’hôpital depuis 2018, a été radiée de la fonction publique pour avoir porté… un simple calot en tissu, qu’elle utilisait depuis des années sans aucune remarque. Après un an de pressions, de convocations disciplinaires et de discriminations, l’hôpital l’a renvoyée pour un motif injuste et infondé : avoir refusé d’obéir aux ordres et de retirer son bonnet. Médiapart raconte les détails de cette histoire dans cet article : À l’hôpital, la chasse aux couvre-chefs des femmes perçues comme musulmanes s’intensifie.
Aujourd’hui, Majdouline engage un recours devant le tribunal pour faire reconnaître son droit, dénoncer l’acharnement qu’elle a subi et obtenir sa réintégration. Mais cette procédure entraîne des frais d’avocat, qu’elle ne peut assumer seule après sa révocation.
Cette cagnotte a un objectif simple : aider Majdouline à financer ses frais d’avocat et à mener son combat jusqu’au bout. Soutenir Majdouline, c’est réparer cette injustice. Merci pour votre solidarité.