Salut et amitié à Gérard Coste

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Salut et amitié à Gérard Coste, disparu le 9 mars 2024

C’est avec un immense chagrin que nous avons appris la disparition de Gérard Coste au matin du samedi 9 mars. Il aurait presque pu partir en catimini tant il détestait les hommages et leur préférait la lutte inconditionnelle qui continue et dure. Pourtant il aimait l’histoire, les souvenirs et les personnages individuels et collectifs. C’est peu dire qu’il a marqué nombre de ceux et celles qui l’ont rencontré.

Après un parcours syndical au sein de la CFDT puis une présence à la naissance de Sud Ptt, Gérard avait fait partie de ceux qui il y a 25 ans avait lancé l’aventure de Solidaires 93, lui qui était arrivé à Saint-Denis en 1991. Tout en s’impliquant au niveau de la formation interprofessionnelle de l’Union Syndicale Solidaires, il poursuivait une activité locale de développement à la fois d’accompagnement de sections et d’accès à des locaux, notamment dans les bourses du travail.

Par ses pratiques chaleureuses et généreuses, il a accueilli nombre de militantes et militants sur le département. Autant de militant-e-s avec qui il aimait discuter, de qui il écoutait les histoires, les implantions et les difficultés. Sans jamais pour autant perdre son sens du conflit. Il n’était pas le genre à se taire.

Beaucoup se souviennent de ses formations, qui pouvaient porter sur des thèmes larges et variés, même s’il avait une prédilection pour l’histoire du mouvement ouvrier.

Malgré les problèmes de santé qui l’avait mis à distance à partir des mouvements contre la loi Travail de 2016, il continuait régulièrement à écrire et suivre les activités des syndicats de l’Union départementale, n’hésitant pas ici ou là à donner un coup d’idée. Il s’inquiétait aussi régulièrement de l’état des militant-e-s et de la fatigue qui gagnait. Il s’émerveillait des mouvements qui évoluaient et tenaient, dont les deux derniers sur les réformes des retraites. Il avait tenu à assister à la commémoration pour les 150 ans de la révolution de la Commune de Paris entre République et Père Lachaise, un moment de l’histoire qui l’habitait particulièrement. Quand il le pouvait, on le voyait encore dans des rassemblements. Il fut notamment de ceux qui se tinrent à Saint-Denis durant la dernière grande grève contre la destruction du système de retraites ou contre les violences policières.

Auteur de nombreux textes et articles, notamment dans la revue Les Utopiques, gageons que ses réflexions continuent à irriguer le mouvement syndical et notamment Solidaires.

Son riche parcours est par ailleurs retracé dans le communiqué de l’Union Syndicale Solidaires et dans une fiche du Dictionnaire ouvrier Maitron (qu’il a longtemps refusé bien évidemment).

Difficile de lui dire au revoir, alors comme le disaient les communards et communardes,

Salut et fraternité camarade.

A Bobigny, le 10 mars 2024


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