Pour la première fois de ma vie et je pèse mes mots, j’ai quasi failli y passer en manif

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Suite à la manifestation du mardi 28 mars 2023, nous publions ce texte d’Amel, camarade du syndicat Sud CT 93, à propos des attitudes de la police et des pistes pour y faire face ensemble.

Pour la première fois de ma vie et je pèse mes mots, j’ai quasi failli y passer en manif.


Mouvement de foule dans le cortège de tête très compact, plein de jeunes très novices, très sincères, très curieux, qui courent dans une foule ultra compacte à cause des grenades de désencerclement et des charges subites des CRS, charges parmi ces jeunes sans  expérience, ultra  violentes de la police,  j’ai beau eu crier en mode habituel daronne ” hey, faut pas courir”  ça marchait plus, trop violente la police, trop de jeunes nouveaux et nouvelles en manif qui arrivent et qui connaissent rien et qui flippent grave, et dans le mouvement de foule, je suis tombée, j’ai failli être piétinée, à deux doigts, heureusement j’ai hurlé à l’aide et j’ai été secourue à l’arrache, incroyable pour de vrai,  par des manifestant-e-s aussi terrorisé.e.s que moi par ce qu’on subissait par la police qui nous chargeait comme des bêtes, c’était à la seconde près quand je revois la scène… 

Franchement, quand je repense à tout ça, ils veulent provoquer des morte.s parmi nous (le gouvernement). Je suis très, très sérieuse quand je dis cela, ils veulent la mort de petits et petites dans la lutte. C’est ultra violent. Ils nous défoncent trop pour ne prendre aucun risque. Comme aux grandes bassines où deux manifestants sont dans le coma aujourd’hui…

Ici et maintenant et partout, décidons de défendre nos enfants, y compris dans le black bloc, surtout dans ce cortège là et partout où la jeunesse fait cortège et résiste et se positionne et porte espoir, en tous cas soyons là où nos enfants finissent par se politiser en ce moment par la force des choses (qu’on soit d’accord ou pas, on s’en fout, c’est pas la question),  Pour la première fois de ma vie j’ai eu très très très peur en manif. Pas à cause des gens dans la rue, mais à cause de la police qui seme tellement la panique, c’est très très très grave et nos enfants seront les premières victimes, les plus vulnérables et vivant-e-s, c’est ce que ce gouvernement autoritaire nous construit. Je suis effrayée et atterrée et je n’arrive pas à arrêter de pleurer,  tellement c’est violent.  Révolution horizontale ou fascisme, Ce système nous impose ce non choix. On en est là manifestement. Je rigole pas. J’ai choisi mon camp, je n’ai pas le choix, c’est aussi le camp de l’amour… Question de vie ou de mort. Question d’amour.C’est tellement dur d’avoir décidé d’être mère et de voir son enfant aussi engagé sincèrement et aussi exposé militairement, je vais tout défoncer.. On en est là ? OK.Faut faire un mouvement des parents,  des mères et des pères dans la rue pour défendre l’intégrité de nos mômes et leur droit de manifester en paix. Moi j’y vais, c’est impossible de faire comme si cette répression n’existait pas. C’est pas juste une question de travail ou de retraites, c’est une question de société. J’irai jusqu’au bout, bref c’est pas qu’une question de retraites même si ça part de ça, vous le savez bien. 

Solidairement,

Amel

Mère en grève, travailleuse à la mairie de St Denis en grève reconductible aussi et syndiquée sud. 


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