C’est une page de l’histoire des droits des femmes qui se tourne : la Maternité des Lilas, institution emblématique de la Seine-Saint-Denis et pionnière du modèle d’accouchement humaniste, ferme définitivement ses portes ce 31 octobre 2025.
La fermeture de la Maternité des Lilas est la 41e depuis que Macron est au pouvoir et la conséquence directe de politiques de santé publique obsédées par la rentabilité néo-libérale.
Un haut lieu de la mémoire des luttes pour les droits des femmes
Fondée sur un modèle d’accompagnement privilégiant l’humain et s’opposant à la surmédicalisation, la Maternité des Lilas était bien plus qu’un lieu de naissance :
- Pionnière de l’accouchement sans douleur en France : Elle a milité pour le droit des femmes à un accouchement respecté, une approche novatrice depuis 1964.
- Pionnière de l’IVG : Elle a pratiqué des Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) avant même la loi Veil de 1975 et a fait face aux commandos anti-IVG.
- Pionnière dans l’accompagnement des personnes trans : Elle fut la première à accompagner les grossesses des personnes trans, faisant d’elle un lieu de référence pour un public souvent marginalisé·es.
La fermeture de cet établissement représente une perte inestimable pour les femmes, les personnes LGBTQI+, les familles et toutes les personnes qui ont bénéficié de son approche solidaire et féministe.
Un modèle de travail digne brisé
La fermeture de la Maternité des Lilas n’est pas seulement une perte pour les usagères et usagers ; c’est aussi un modèle en termes de conditions de travail auquel les politiques néo-libérales ont mis fin.
Le modèle des Lilas reposait sur une approche humaine qui garantissait également des conditions de travail plus respectueuses pour l’ensemble des salarié·es : sages-femmes, auxiliaires de puériculture, médecins, administratives, et agentes d’entretien.
Contrairement aux grandes structures, la Maternité offrait une plus grande autonomie et une charge de travail qui permettait un accompagnement de qualité, loin de la pression de l’abattage des actes.
Ce personnel, souvent en première ligne des luttes (notamment via l’équipe SUD Santé Sociaux), a fait preuve d’une solidarité et d’une résilience exceptionnelles. Il a mené le combat jusqu’au bout pour préserver la qualité des prises en charge et leur propre vision humaniste du métier.
La fin des Lilas est la mise à mort d’un lieu où les professionnel·les se sentaient respecté·es dans leur cœur de métier. Leur combat pour le droit à l’accouchement humaniste est indissociable du combat pour des conditions de travail de qualité.
Stop à la marchandisation de la Santé
Le personnel de la Maternité des Lilas, ainsi que les usagers, les ex-patient-es et les élu-es locaux, ont lutté jusqu’au dernier jour pour défendre ce modèle de soin et de société.
Il reste à obtenir la garantie qu’un centre de santé / CIVG sera bien maintenu à sa place. Et à faire vivre la mémoire des « Lilas », pour imposer demain une autre politique de santé, respectueuse des professionnel·les et des personnes prises en charge.
Le combat continue ! Pas d’économies sur notre santé, pas d’économies sur nos vies !
