Communiqué de VISA 93
La fête des associations de Montfermeil, organisée le 06 septembre, a été l’occasion d’une offensive brutale contre l’EVARS (Éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité), orchestrée par les « Mamans louves », « SOS Éducation » et soutenue par la mairie de Montfermeil. Les participant·es ont en effet été l’objet d’une campagne de désinformation, charriant son lot d’infox, de stigmatisations, dont l’extrême-droite est coutumière.
Les tracts, distribués massivement, énoncent ainsi que « les séances EVARS posent problème », faisant état de « témoignages effrayants », affirmant fallacieusement que « depuis trois ans de nombreux enfants et jeunes sortent traumatisés des séances d’EVARS », que son programme s’appuie sur des « livres inadaptés dès la maternelle » et organise des « travaux pratiques imposés aux élèves ».
Ces dénonciations mensongères et outrancières, fondées sur des fake news, des approximations et des fantasmes inquiétants ont pour objectif non seulement de dégrader et empêcher cet enseignement, privant les élèves d’un outil de savoir, mais aussi de les maintenir dans une ignorance qui facilite leur mise en danger. Nous rappelons que l’EVARS est une obligation légale depuis la loi du 04 octobre 2001, et vise notamment à lutter contre le sexisme, à prévenir les violences sexuelles, à éduquer au consentement, à protéger les personnes les plus vulnérables. Elle est fondamentale dans la sensibilisation aux LGBTQIphobies, s’adresse à tous·tes les élèves de façon progressive et raisonnée, et vise à promouvoir des relations respectueuses et l’égalité de considération et de dignité entre les femmes et les hommes. Elle contribue à la prévention du harcèlement, à la lutte contre les discriminations et toutes les formes de violence, dont les violences sexistes et sexuelles.
Depuis plusieurs années, les droites réactionnaires et l’extrême droite se déploient pour faire supprimer cet enseignement. Ce faisant, et sous-couvert de protéger les enfants, ces manœuvres dévoilent une partie du projet de l’extrême-droite et de ses allié·es : priver les jeunes d’une citoyenneté libre et éclairée, propager l’ignorance, favoriser les rapports de domination et l’inégalité entre les genres et les sexes.
Cette nouvelle contre-offensive réactionnaire ne nous étonne pas cependant : l’intersyndicale 93 avait déjà dénoncé, l’année dernière, les propos de Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, qui -encore !-dénonçait l’EVARS. Il est aujourd’hui rejoint, dans cette entreprise qui va à rebours de la loi et des engagements républicains, par les « Mamans Louves », collectif qui relaie des « théories défendues notamment par une ultra-droite conservatrice réfractaire à toute action de l’État en matière de santé et d’éducation » (RFI 21 novembre 2021), et par « SOS Éducation », « proche de la droite conservatrice et de l’extrême droite » (Le Monde, 26 novembre 2024).
VISA 93 dénonce fermement ces pratiques, qui mettent en danger les enfants -les élèves- mais aussi les enseignant·es et professionnel·les qui dispensent ces enseignements, les exposant à la vindicte, aux menaces et aux pressions. Nous demandons à l’Éducation Nationale de dénoncer publiquement ces actes qui n’ont pour visée que le maintien du patriarcat et des inégalités de genre, de faire appliquer la loi garantissant le droit à l’éducation affective et sexuelle, qui contribue à rendre l’école émancipatrice pour toutes et tous.
L’extrême-droite s’attaque à la jeunesse du 93 et la met en danger : nous ne la laisserons pas faire !