Interviews des salarié-es, confiné-es ou non #7

Partagez cet article

Aujourd’hui, 14 avril, 30ème jour de confinement, un coordinateur sportif dans une association d’insertion professionnelle par le sport, élu ASSO Solidaires au CSE, répond à nos questions sur la gestion du confinement et de l’arrêt d’activité de son association.

Quelle est la situation en ce moment sur dans ton association ?

Tou·tes les salarié·es sont concerné·es par le chômage partiel. Certain·es sont au chômage partiel complet pour les fonctions sportives (de terrain), en gros toutes celles et ceux qui ont un lien avec l’animation sportive, puisque tou·tes les jeunes sont confiné·es. Les autres fonctions, les gens sont à 20% travaillés pour tous ceux et celles qui suivent les jeunes sur la partie insertion professionnelle, pour garder le lien avec eux et les aider sur la partie scolaire et professionnelle : donc parcoursup, le bac, le brevet, etc. C’est des jeunes qui sont dans des situations difficiles, confinés à 6-7 dans des appartements, donc c’est aussi pour lui offrir un espace de discussion sur toutes ces questions. Et toutes les fonctions RH, management, eux ils et elles sont au-delà pour gérer, faire des réunions, tout ça. Je pense qu’ils sont à 50% travaillés environ.

On est au chômage partiel, mais l’asso paie le complément pour maintenir les salaires à 100%. On a environ 50 éducateurs sportifs qui sont en CDI, à 10h/semaine. Eux aussi sont maintenus à 100% de salaire.

On fait deux réunions par semaine, une d’équipe, et une de pôle, alors qu’on est censé·es ne pas travailler, bon. Et indirectement, on a certaines missions à effectuer… on nous sous-entend que quand on va revenir, il va falloir reprendre assez rapidement nos missions de terrain, donc si on peut prendre un peu d’avance sur ce qu’il y aura à faire, ça peut être bien, en gros. C’est toute la programmation des entraînements sportifs, les fêtes de fin d’année, les séjours et les camps de vacances qui sont une grosse partie de nos activités de l’été qui sont annulées… la question c’est qu’est-ce qu’on va mettre en place à la place ? Il faut commencer à y réfléchir maintenant.

Quel est l’état d’esprit des travailleurs et des travailleuses de votre secteur à l’heure actuelle ?

Les gens subissent la situation (le confinement), mais ils sont presque contents de travailler, de faire des petites tâches. C’est leur passe-temps de confinement. Quand on fait nos réunions d’équipe, qui sont à la base faites pour prendre le pouls de l’équipe et voir si on a des infos des jeunes, bon, ça devient une énumération de ce qu’on a pu faire dans la semaine comme travail alors qu’on est censé·e ne pas travailler…

Quelle est l’attitude de votre direction en cette période de confinement ?

L’attitude de la direction, c’est maintenir tous les salaires et d’axer nos missions sur le lien avec les familles et les jeunes. Après il y a les directions régionales, les managers, qui sont dans le même état d’esprit. Mais s’ils peuvent faire bosser un peu les salarié·es, ils le font. C’est à coup de sous-entendu que ça se fait, « oui, vous n’êtes pas du tout obligé·es hein ; mais bon, si on peut prendre de l’avance, c’est bien quand même ». Des trucs comme ça.

Quelles mesures permettraient de protéger la santé des salarié·es au moment de reprendre l’activité ?

Le télétravail, le plus possible. Réorganiser les espaces de travail dans les bureaux (qui sont en open-space), parce qu’on est à un mètre les uns des autres actuellement. Il nous faudra des masques, du gel hydroalcoolique, etc. Il faudrait faire aussi un roulement au bureau par secteur d’activité. Le lundi le pôle sport, le mardi un autre pôle, etc. Ça permettrait d’être au bureau, de faire des réunions et autres, et en même temps de limiter la densité de personnes dans les locaux. Dans tous les cas il faudrait être très prudent·es.

Toutes les réponses à vos questions sur le travail au temps du coronavirus sur la FAQ de Solidaires et au n° vert : 0 805 37 21 34


Partagez cet article