Solidaires 93 relaye cette pétition de soutien et le communiqué du collectif Gambetta de Montreuil, de nouveau expulsé hier alors que les habitant⋅es de l’ex-squat du 31 rue Gambetta occupaient le jardin d’une école vide.
Lien vers la pétition en ligne
Avant-hier, des femmes exilées et leurs enfants (dont un nourrisson de trois semaines), mais aussi des hommes et femmes isolé·es, ont occupé le jardin de l’annexe d’une école inutilisée à Montreuil, afin d’alerter sur leur situation, de visibiliser le fait qu’il y a des bâtiments vides alors que des personnes dorment à la rue et de demander à la mairie une convention d’occupation précaire de ce bâtiment en parfait état.
Le 12 octobre dernier, ces personnes avaient été brutalement expulsées, sans qu’aucune solution de relogement ne leur soit proposée, du squat de la rue Gambetta, où iels avaient trouvé refuge depuis deux ans et demi.
La seule réponse de la municipalité a été de leur envoyer un arsenal policier jamais vu à Montreuil dans ce cadre. Nous prenons acte du mépris et de la violence avec lesquels la Ville de Montreuil répond aux demandes légitimes de personnes lui demandant sa protection.
Comme d’habitude, le prétexte invoqué pour cette expulsion est le danger que représenterait ce bâtiment (vide depuis seulement trois ans) alors que les dangers que représentent la rue sont bien plus graves et réels. Quelques heures auparavant, lors du rassemblement devant la mairie, plusieurs femmes ont pris la parole pour énumérer les violences subies dans la rue : les viols et tentatives de viol sur elles et leurs enfants, le harcèlement policier, le froid, les maladies et l’errance. Pendant le rassemblement, le porte-parole du DAL a également appelé les mairies de gauche à avoir le courage de procéder à des réquisitions de bâtiments vides.
Le maire de Montreuil, Patrice Bessac, n’a pas eu ce courage. Il n’a même pas eu la décence de s’en tenir à son habituelle position de lâcheté consistant à s’en prendre à l’Etat, à la préfecture, et à afficher un pseudo soutien aux familles exilées tout en ne faisant strictement rien pour les aider. Cette fois-ci, il a rapidement décidé de promulguer un arrêté municipal d’expulsion, demandant le recours à la force publique. Cette expulsion illégale est aujourd’hui contestée en justice par une avocate soutenant le collectif Gambetta. (L’arrêté municipal a d’ailleurs été retiré d’Internet depuis, est-ce pour tenter de dissimuler cette décision municipale ?)
Pourtant, l’occupation, joyeuse malgré le froid, a duré quelques heures, en présence des associations Médecins du Monde, Droit au Logement (DAL), Groupe d’Information et Soutien aux Immigrés (GISTI), d’élu·es, de syndicats comme Solidaires, d’enseignant·es montreuillois·es et de journalistes.
La mairie de Montreuil a refusé de répondre aux emails, aux appels et n’a pas daigné se déplacer. Deux heures après le début de l’occupation, P.Bessac a procédé à une réquisition de la force publique. Quatre heures après le début de l’occupation, un arsenal policier a été déployé pour déloger le rassemblement : 7 camions de CRS et une dizaine de motos de la BRAV-M sont venus renforcer les effectifs des polices municipale et nationale. Des matraques, des boucliers et des lance-grenades ont donc été considérés comme une réponse adéquate à la détresse de personnes cherchant un toit pour l’hiver.
Les Montreuillois·es rencontré·es tout au long de la journée ont témoigné de leur soutien au collectif Gambetta et de leur indignation face aux moyens policiers déployés. Beaucoup connaissaient déjà cette mobilisation et sa place dans la vie montreuilloise depuis bientôt trois ans.
Face à l’agressivité des forces policières, craignant des violences et des interpellations, les personnes présentes dans le jardin de l’école ont décidé de sortir en groupe et de marcher jusqu’à la place de la mairie. Les CRS et la BRAV-M se sont redéployés devant l’Hôtel de Ville – triste symbole d’une mairie prétendument communiste faisant appel à une force policière violente et raciste qui, souvenons-nous, avait été dissoute après la mort de Malik Oussekine.
Aucun gymnase n’a été ouvert pour ces personnes à la rue alors que les températures ont chuté et qu’il a commencé à neiger. Elles ont repris leur errance et sont retournées dormir dans le métro ou dans les salles d’attente des urgences hospitalières.
Alors que le fascime progresse, face à la défaillance et à la violence des institutions, nous refusons de laisser l’indifférence s’installer.
Soutien au collectif Gambetta, des relogements pour toutes et tous !
contact : leshabitantsdu31@gmail.com