Bilan à mi-parcours
Si de nombreuses personnes, sans être dupes, ont saisi ce moment comme une parenthèse joyeuse après des mois d’une situation politique et sociale anxiogène, nous pouvons d’ors et déjà affirmer à mi-chemin : non, les Jeux Olympiques et Paralympiques ne sont pas une grande fête pour la Seine-Saint-Denis. Les autocongratulations des responsables, les célébrations par un certain nombre de média de la magie incroyable des JOP nous révoltent.
Nous l’avions annoncé ; la réalité des Jeux Olympiques, c’est :
– Plus de 12 500 personnes expulsées de région parisienne pour que la « fête » ait lieu, des squats et des campements de migrant·es vidés notamment en Seine-saint-Denis à Aubervilliers ;
– Le droit du travail copieusement bafoué : temps de travail explosé, absurdes contraintes des transports pour les salarié·es du 93, exploitation de bénévoles par des entreprises et au service du CIO, multinationale corrompue qui engrange plusieurs milliards par an ;
– un énième déploiement policier hors-norme, particulièrement problématique en Seine-st-Denis, avec l’interdiction et la mise en garde à vue de journalistes et militant·es portant des voix critiques sur les JOP ; un pas franchi dans la techno-surveillance de masse, avec le déploiement à large échelle de logiciels de surveillance algorithmique ;
– Sexisme, transphobie, racisme à tous les étages. Les réseaux sociaux ont ainsi pu déverser leur haine contre les corps de femmes qui ne leur convenaient pas, trop testostéronées ou trop voilées selon les athlètes ;
– l’accueil honteux de l’Etat génocidaire d’Israël et d’autres chefs d’Etat fascistes comme Milei ; à l’inverse, la répression des athlètes qui avaient le courage de porter des messages politiques de liberté et de progrès ;
– l’instrumentalisation de la fête, enfin, par divers responsables politiques, Macron en tête, pour espérer faire oublier leurs bilans indéfendables ; et la réjouissance exprimée par l’extrême-droite française, après avoir dénoncé une cérémonie d’ouverture « wokiste », de voir « enfin » la France qu’elle voudrait, vidée de ses migrants et de ses pauvres, pleine de ferveur nationale, surveillée au possible.
Les Jeux Paralympiques, dans quelques jours, risquent de reproduire des discours validistes, où seront vanté·es les sportifs·ves « dépassant » leur handicap.
Les Jeux d’hiver de 2030, prévus désormais pour les régions AURA et PACA, s’annoncent déjà comme un nouveau saccage écologique majeur, d’artificialisation des sols et d’épuisement de la ressource en eau.
Face à ce grand spectacle inutile et imposé, la lutte continue ! Ni 2024, ni 2030, ni en France ni ailleurs, nous n’accepterons les JOP.
Nous avons les Jeux, nous voulons notre pain maintenant !