Communiqué intersyndical des unions locales Sud-Solidaires, CGT et FSU d’Aubervilliers.
Le 2 septembre 2021, les pelleteuses et bétonneuses du Grand Paris et des Jeux olympiques entraient dans les jardins ouvriers occupés d’Aubervilliers (les Jardins à Défendre) ; la destruction de 4000 mètres carrés des Jardins des Vertus commençait pour unique but la construction d’un solarium attenant à la piscine olympique, gros bloc marron qui trône désormais en bordure des Jardins.
Cependant, à la force de mobilisations et de recours juridiques, le projet a du être abandonné, au grand dam des promoteurs et des donneurs d’ordre, mairie d’Aubervilliers en tête. Mais, les jardins détruits n’ont pas été restitués et forment une sorte de zone tampon avec le chantier de la future gare du Fort d’Aubervilliers, prévue pour l’arrivée de la ligne 15 du métro.
Mais, la mairie d’Aubervilliers et Plaine Commune semblent prêt⋅es à tout pour rogner toujours plus sur les jardins : 2000 mètres carré de jardin sont de nouveau menacés par un projet de « pôle multimodal », c’est à dire un espace d’échange bus-métro. Pourtant, d’autres solutions existent, notamment celle de réduire la taille des infrastructures.
Ces jardins sont l’un des rares espaces vert de la ville, ilot de fraicheur et de biodiversité dans une commune dense et bétonnée, en pleine crise écologique. Si la question du transport, et en particulier des transports en commun est essentielle, ce n’est pas au détriment de la question écologiste qu’elle doit se réfléchir. La planète brûle mais la logique capitaliste nous pousse toujours plus loin dans le brasier.
Les Jardins des Vertus font partie intégrante de l’histoire ouvrière de la ville : ouverts dans l’entre-deux guerres, ils se situent désormais aux pieds des tours HLM, et permettent à de nombreux⋅ses habitant⋅es d’avoir accès à la terre et de cultiver, dans une des communes les plus pauvre de l’hexagone.
Les menaces constantes de destruction de parcelles supplémentaires s’inscrivent dans la logique de la municipalité de gommer l’histoire ouvrière de la ville et, plus généralement, de mener une politique de gentrification, visant à repousser hors de la ville une partie de la population pauvre et précarisée.
La situation des Jardins n’est pas sans rappeler celle de la Bourse du travail (maison des syndicats) de la ville, menacée elle aussi d’expulsion par la municipalité. Ou encore celle du Bathyscaphe, squat situé rue de la Nouvelle France, également menacé d’expulsion, où vivent et s’organisent des personnes avec ou sans papiers et sans logement.
Ces espaces à défendre sont des lieux aux fonctions différentes, mais où règnent partage, solidarité et entraide. Dans le contexte de menace de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, ils revêtent une importance toute particulière car sont porteurs de l’espoir d’une autre société.
Refusons toutes les expulsions, défendons les Jardins !
Le collectif de défense des jardins appelle à une journée de mobilisation le 23 juin à partir de 11h : programme