L’extrême droite a encore frappé
Vendredi 23 décembre, un militant d’extrême-droite a ouvert le feu sur le centre culturel kurde de Paris, rue d’Enghien, assassinant plusieurs camarades kurdes et en blessant grièvement plusieurs autres. Trois personnes sont décédé·es :
- Emine Kara, responsable du mouvement des femmes kurdes
- Mïran Perwer, chanteur qui intervenait souvent des rencontres de solidarité
- Abdullah Kizil, usager du centre culturel.
Nous sommes en deuil et en colère face à cette horreur. Comme si ce n’était pas suffisant que nos camarades kurdes aient eu à lutter contre le régime fasciste d’Erdogan en Turquie, contre le fascisme de Daech en Syrie, contre le régime théocratique des mollahs, il faut encore qu’ils soient la cible de l’extrême-droite en France. Le tueur n’est pas sorti de nulle part : il avait déjà été arrêté deux fois pour des tentatives d’homicide contre des personnes migrant.es et sortait de prison. Malgré cela, il est parvenu à se procurer une arme et à planifier une nouvelle attaque. Aujourd’hui, la tuerie qu’il a commise s’inscrit dans la continuité d’une série d’actions de plus en plus violentes de l’extrême-droite. Cette stratégie porte un nom : le terrorisme.
Par ailleurs, le fait que ce soit la communauté kurde qui ait été attaquée ne peut nous laisser sans interrogation. Le CDK-F (Conseil démocratique kurde en France) a rappelé, lors de sa conférence de presse, que nous sommes aux dix ans de l’assassinat de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez. Une réunion d’organisation de manifestation du 7 janvier était d’ailleurs prévue au moment de l’attaque. Le CDK-F s’interroge sur des liens possibles avec des menaces qui pesaient sur la communauté kurde et le centre, proférées par l’extrême droite turque. Des réponses doivent être apportées.
Nous dénonçons vivement les tentatives de l’extrême-droite de se dédouaner de cette tragédie. L’extrême-droite chaque jour nourrit le racisme en France, et les violences d’aujourd’hui sont la conséquence de ce racisme. Nous dénonçons vivement les euphémisations médiatiques et politiques qui dépolitisent ces assassinats en parlant de fusillade, puis minimisent le caractère raciste et d’extrême-droite de ces meurtres. Nous dénonçons enfin la passivité des gouvernements français successifs concernant la sécurité des Kurdes en France. Dix ans après l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris, nous adressons toutes nos condoléances, notre soutien et notre camaraderie à la communauté kurde, aux membres du centre culturel de Paris, et en particulier aux familles des victimes. Où qu’il soit, ensemble nous lutterons contre le fascisme.
Nous serons aux côtés de nos camarades kurdes, qui sont nombreux et nombreuses sur le 93 à vivre et militer. Nous continuerons le travail d’information de leurs luttes, en Europe, en Turquie, en Iran et en Irak, lutte qui nous concerne tous et toutes.
Solidaires 93 appelle au rassemblement qui aura lieu samedi 24 décembre à 12h, Place de la République