Nous avons appris ce matin, avec émotion et colère, l’arrestation de sept ancien·nes militant·es italien·nes, dont notre camarade, amie, collègue et voisine Marina Petrella.
Nous nous sommes constitué·es spontanément en comité de soutien à Saint-Denis, où vit Marina depuis de nombreuses années. Nous étions plus de soixante à nous retrouver, quelques heures après l’arrestation, devant la mairie de Saint-Denis, afin d’organiser la solidarité.
En effet, depuis de nombreuses années déjà, Marina, devenue mère de deux filles et grand-mère, participe à la vie associative et sociale de la ville : parente d’élève investie au sein du collège de sa cadette, contributrice aux braderies solidaires pour financer les sorties scolaires des enfants, membre originelle de l’Amap de Saint-Denis, pour ne citer qu’une partie des façons dont elle a pris place dans la vie dionysienne.
En les interpellant à l’aube, devant leurs enfants, Macron veut faire encore plus fort que Sarkozy et rompt avec la parole donnée par l’État français qui s’est engagé à donner l’asile à ces ex-militant·es. Ces derniers, en ayant effectivement renoncé à la lutte armée qui a caractérisé l’Italie des « années de plomb », ont rempli sans faillir l’engagement qu’ils avaient pris il y a des décennies.
Collaborer à cette vengeance d’État, formulée par le ministre de l’intérieur d’extrême droite Salvini, est un non-sens du point de vue de la justice autant que des droits humains et du temps écoulé. Marina Petrella a aujourd’hui près de 70 ans. La ré-emprisonner aujourd’hui, au vu de la peine inique qui a été prononcée à son égard et dans le contexte pandémique actuel, ne serait rien d’autre qu’une condamnation à mort qui ne dit pas son nom.
Comme chacune des sept personnes ciblées qui ont reconstruit une vie en France, Marina est aujourd’hui des nôtres. Nous refusons qu’on nous l’arrache. Nous exigeons que soit abandonnée cette procédure d’extradition. Que l’État français tienne sa parole. Pour l’arrêt définitif des poursuites et la libération immédiate des sept personnes arrêtées !
A Saint-Denis, le 28 avril 2021
Le comité de soutien à Marina Petrella, soutenu par :
DAL Saint-Denis, Femmes Solidaires de Saint-Denis, CGT Plaine Commune, Solidaires Etudiant-e-s Saint-Denis, Sud Collectivités territoriales Mairie de Saint-Denis, SUD Conseil Départemental 93, Union Locale SUD-Solidaires Saint-Denis, La France Insoumise Saint-Denis, NPA Saint-Denis, PCF Saint-Denis, UCL Saint-Denis