Toujours là !
Le 6 janvier, la lutte est repartie de plus belle. De nouveau plus d’un million et demi de personnes se sont retrouvés dans la rue le jeudi 9 janvier.
Le samedi 11 janvier a aussi été une grande réussite. Pour le 93, il a été entourée de deux belles soirée. La première à la Parole Errante à Montreuil, avec une soirée des travailleurs du Rail organisée par Sud Rail et Solidaires Groupe RATP. La seconde organisée par l’intersyndicale 93 encore très large.
Ces deux soirées ont permis de récolter des milliers d’euros qui seront versés aux caisses de grève pour aider ceux et celles qui sont en grève reconductible.
Pour nous faire taire, le gouvernement a sorti la CFDT de son chapeau. Le soi-disant retrait de l’âge pivôt ne change rien à notre détermination. C’est l’ensemble du projet que nous dénonçons car il casse le principe de solidarité et individualise le rapport à une potentielle retraite, il paupérise et isole les personnes. Nous ne voulons pas d’une retraite à point, nous ne voulons pas d’un âge d’équilibre. Nous voulons améliorer le système actuel, au cœur duquel se trouve l’idée de solidarité entre tous et toutes.
C’est pourquoi nous continuons cette mobilisation et cette grève dont les moyens se diversifient et qui s’ancre dans les vies et les villes du département.
Si les prémisses étaient déjà présents dans les mouvements contre la loi Travail, l’assemblée générale d’Aubervilliers a pris son envol depuis le 5 décembre. Elle rassemble plus d’une centaine de personnes en réunion. Elle part d’une rencontre entre les grévistes du dépôt RATP de la Haie Coq, d’enseignant-e-s de la ville et des militant-e-s du squatt Schaeffer. Elle rassemble aussi des enseignant-e-s chercheurs du site Condorcet, des chercheurs qui habitent la ville, et de façn plus éparses des travailleurs de Saint-Gobain, du théâtre de la Commune, du milieu associatif, des chomeurs-ses, des étudiant-e-s. Accueillant tou-t-es les travailleurs-ses, chômeurs, étudiant-e-s et habitant-e-s de la ville, elle permet qu’ils et elles s’organisent ensemble et se soutiennent mutuellement.
Depuis le 5 décembre, elle a organisé des diffusions massives de tracts dans la ville dans les services municipaux, les associations, les entreprises ; organisé la solidarité entre grévistes avec un soutien aux piquets de gréve de la RATP ou des établissements ; soutenu des secteurs pour lancer des gréves ; mis en place des départs collectifs en bus, en vélo ou à pied pour les manifs parisiennes.
Depuis le 9 janvier, les salarié-e-s du privé s’organisent dans le cortège de Solidaires. Un enjeu pour eux : être visible dans ce mouvement où on les accuse d’être cruellement absents. Si les taux de grévistes n’ont pas l’ampleur de grandes entreprises du secteur public et de la fonction publique, nombreux et nombreuses sont celles et ceux qui se mettent en grève, parfois seul-e ou à deux dans leur boite. Certaines professions libérales comme les avocats ont aussi rejoint la grève, les audiences au TGI de Bobigny sont ainsi fortement impactées, le procès de l’enseignant d’Aubervilliers arrêté sur un piquet RATP a ainsi été reporté.
Le gouvernement ayant tout intérêt à ce qu’on ne les voit pas, c’est à nous aussi de faire en sorte de les rendre visible en comptant les grévistes, en mettant en avant les boites où il y a grève…
Ces deux derniers jours, des gréves étaient ainsi votées au centre de tirage de la Banque de France et à l’incinérateur de Sain-Ouen à l’appel de la CGT. Dans le commerce, dans les services, le Syndicat Sud Commerce et Service a lancé une caisse de grève le 22 décembre afin de rendre plus facile aux salarié-e-s souvent sous pression et mal payé-e-sde se mettre en grève : https://www.lepotsolidaire.fr/pot/i3yv2x1l . Dans l’associatif, Asso Solidaires effectue toujours un comptage des grévistes (cf. ci-dessous). Le 5 décembre, le planning familial de Saint-Denis a fermé ses portes. Cela n’est que quelques exemples des nombreuses personnes qui rejoignent la lutte.
Cela sans compter les nombreuses marques de soutien. En route pour une manifestation à Paris, les grévistes de Saint-Denis se sont vus offrir des beignets sur un marché, à Aubervilliers, lors des récups, des marchands ont donné leurs légumes et fruits « normaux » en remerciant les grévistes, certains grévistes ont élu domicile dans un kebab qui leur offre systématiquement le thé… Une autre façon de construire les solidarités que le gouvernement veut détruire.