Le 17 décembre : Un nouveau coup sur la caboche
Nous étions de nouveau nombreu-x-ses dans la rue le 17 décembre !
Pour se rendre vers la manifestation parisienne, les Assemblées générales inteprofessionnelles avaient démultplié les moyens : bus, vélos mais aussi manifestation. A Stalingrad se sont ainsi rejoints les cortèges de Aubervilliers, Pantin et le Pré-Saint-Gervais.
Si nous restons aussi déterminé-e-s c’est que nous savons que le système actuel est la meilleure base possible pour une bonne retraite. Nous revendiquons des améliorations de celui-ci :
– Pour tous les régimes, taux de remplacement à 75 % entre le niveau de la pension et le dernier salaire
– Âge légal de départ à 60 ans, 55 ans pour les métiers pénibles
– Droit pour tous les étrangers qui ont cotisé de rester en France et bénéficier de leur retraite.
– Maintien du système d’annuité et intégration des complémentaires dans les régimes de base.
Le mouvement dans tous ses états…
Le mouvement ne se résume pas aux grosses journées d’action : action de blocage, actions symboliques, espaces de discussion, repas, fêtes, marches, piquet 24h/24H, distribution de tracts, création de banderoles…. La grève est clairement un temps plein pour tous ceux et toutes celles qui la font et sillonnent le département tous les jours à la rencontre d’autres grévistes, des habitant-e-s, de leurs collègues… Mais c’est aussi la répression qui s’est abattue sur le mouvement depuis son début. Ce sont les gaz de la police, les coups de matraques et plusieurs arrestations ont eu lieu ces derniers jours sur les barrages RATP. Nouveau tour d’horizon dans ce bulletin 93.
L’AG interpro de Saint-Denis
Créée en 2010 lors du mouvement contre la précédente réforme des retraites, l’Assemblée Générale Interprofessionnelle de Saint-Denis s’est popularisée depuis et sert de lieu principal d’organisation des grévistes sur la ville. C’est plus de 300 personnes qui étaient là le Jeudi 5 décembre pour discuter ensemble des actions sur la ville. Les 6 bus mis à disposition par la mairie et le Conseil d’Administration de la bourse du travail n’ont pas suffi à acheminer les grévistes, une partie d’entre eux est donc allée à pied à la manifestation.
L’assemblée se réunit à chaque grosse journée de manifestation et fonctionne avec des commissions entre deux AGs.
[RÉPRESSION] COMMUNIQUÉ DE L’AG INTERPRO
Nous, grévistes de Saint-Denis réuni.e.s en AG interprofessionnelle ce mardi 17 décembre dénonçons l’arrestation de nos deux camarades plus tôt dans la matinée sur le piquet de grève du dépôt RATP Pleyel (93), et apportons notre soutiens aux blessé.e.s.
Nous rappelons également que le camarade enseignant arbitrairement arrêté sur le piquet de grève du dépôt RATP d’Aubervilliers mercredi dernier est assigné à comparaître en janvier pour « entrave au droit du travail ». Nous lui apportons aussi notre soutien.
Nous condamnons la répression désormais quotidienne du mouvement social, exigeons la libération immédiate de nos camarades ainsi que l’abandon de toutes poursuites, et appelons à un rassemblement aujourd’hui dès 12h devant le commissariat de Saint-Denis et demain à 10h s’il et elle n’ont pas encore été libéré.e.s
NB : Les interpellés sont ressortis libres après plus de 24 heures de garde-à-vue.
Une caisse de grève interprofessionnelle
Forte d’expériences précédentes, l’AG a mis en place une caisse interprofessionelle avec des règles permettant l’égalité entre toutes et tous. Les règles fixées sont : 50 % de l’argent récolté ira aux précaires, pauvres et racisé-e-s, 30% aux personnes en grève reconductible, et 20 % aux titulaires en grève perlée. Une femme touchera 5% de plus qu’un homme. Sont bénéficiaires de la caisse de grève, les personnes inscrites sur une liste qui passe durant les AGs.
Pour l’alimenter et la soutenir : www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/caisse-grevistes-de-saint-denis-93
C’est quoi une grève dans l’éducation ?
L’éducation nationale regroupe plus d’un million de travailleur-ses dans toute la France, près de 30 000 dans le 93. Le 5 décembre, le 10 décembre et le 17 décembre, ce sont à la fois les cours, les cantines, le ménage, la surveillance, l’accompagnement des élèves handicapé-e-s ou l’accès aux CDI qui ont été touchés.
Les enseignant-e-s mobilisé-e-s sont rassemblé-e-s très souvent en AG éducation de ville par degré ou interdegré.
Dans le 93, s’est aussi créée une assemblée générale des précaires de l’éducation nationale (les accompagnant-e-s d’élèves en situation de handicap, les assistant-e-s pédagogiques et d’éducation).
Les personnel-les de l’éducation rejoignent très souvent les AGs interprofessionnelles qu’ils et elles animent et font vivre. Ils apportent souvent leur soutien humain aux piquets de la RATP ou ailleurs.
Une réforme qui en chasse une autre
La mobilisation dans l’éducation nationale prend la suite des grèves de l’année 2018-2019 contre les réformes Blanquer (loi sur la confiance, réforme des Lycées). Ces changements forcés ont été largement contestés par les personnels éducatifs car ils entrainent le renforcement des disparités sociales entre élèves. Ce sont aussi des réformes qui modifient négativement le travail des enseignant-e-s en visant à augmenter le nombre d’heures de cours au détriment des heures de préparation des cours, projets, ateliers ou d’accompagnement des élèves. Ces réformes représentent aussi une baisse des moyens sous l’excuse d’une « mutualisation » qui cache très mal les moyens très inférieurs aux besoins.
Les quoi ? Les Vacances ? Rendez-vous le 23 et le 28 décembre
Rester mobilisé-e-s pendant la période de Noël est compliqué, mais nous ne lâcherons rien. Aucune trêve n’est prévue pendant ces vacances. Poursuite de la grève, mais aussi actions de soutien sur le sites en reconductible, repas de Noël sur les piquets de grève, actions pour alimenter les caisses de grève, remobilisation du peuple…
Les fédérations du transport appellent à mobiliser le 23 et le 28 décembre.
Nous nous retrouverons ensuite le 9 janvier avec toutes les professions qui auront reprises.
Motion de l’assemblée générale interprofessionnelle du 93
Accueilli-e-s en Assemblée Générale Interprofessionnelle et Intersyndicale à l’Université Saint-Denis, nous travailleur-se-s (RATP, Energie, Education, Culture, Santé, Territoriaux, Chômeurs/euse, sécruité, Gilets Jaunes, travailleurs/euses sans papiers…) habitant-e-s, lycéen-ne-s et étudiant-e-s de la Seine-Saint-Denis grévistes et en mouvement depuis le 5 décembre, déclarons notre détermination à continuer la lutte par tous les moyens et en particulier par la grève reconductible.
Depuis le 5 décembre, les mobilisations sur notre département sont exceptionnelles par l’ampleur des grèves. Ce sont des transports très réduits voire à l’arrêt, des établissements de la petite enfance et scolaire fermés, des entreprises au ralenti, des coupures de courant … La Seine-Saint-Denis est un département populaire où beaucoup d’entre nous connaissent le chômage, les petits boulots, les CDDs qui s’enchainent. Si le gouvernement prétend que cette réforme aidera les plus précaires, nous ne sommes pas dupes, il s’agit d’une réforme qui vise à faire des économies sur notre dos.
Notre mouvement tient par la solidarité entre tous les secteurs qui se rencontrent et se déplacent sur les piquets dès 4h30 du matin et parfois jusque tard.
Face à la solidarité et notre détermination, le gouvernement matraque et fait des fausses propositions d’« amélioration » de sa réforme.
- Nous rappelons notre détermination à faire retirer cette réforme dans sa globalité. Nous luttons pour une amélioration du système de retraites par répartition.
- Nous dénonçons la précarité étudiante croissante
- Nous dénonçons la répression – coups, gaz, garde-à-vue – contre les piquets de grève et le mouvement qui ne sont que la suite des violences policières quotidiennes que subissent les habitant-e-s sur le département. Nous demandons l’annulation de toutes les procédures en cours.
Nous poursuivrons le mouvement durant les vacances et après.
- Nous appelons à la poursuite de la grève et à sa généralisation dans tous les secteurs de la société.
- Nous appelons à maintenir la pression durant les « vacances scolaires » en se rendant sur les piquets de grève qui se tiendront à la RATP, dans les Rails, dans les raffineries et ailleurs.
Le 19 décembre 2019, AG Interprofessionnelle du 93, Soutenue par CGT, FO, FSU, Sud.