Justice et vérité pour Théo et toutes les victimes des crimes policiers. Justice et égalité pour les habitant-e-s des villes populaires

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Depuis jeudi 2 février, jour de l’agression et du viol de Théo, un jeune homme d’Aulnay-sous-bois, par la police, la colère ne retombe pas. Près de 5000 personnes étaient présentes ce samedi 11 février à Bobigny pour le soutenir et réclamer justice pour lui, mais aussi pour Adama Traoré et tous ceux décédés ou blessés sous les coups de la police. Ce qu’a subit Théo n’est pas une bavure ou un acte isolé, ces pratiques font partie intégrante des méthodes d’intervention de la police dans les quartiers populaires, et singulièrement dans notre département. Elles sont aussi l’expression du racisme de l’institution. Si cela est connu, c’est parce que le jeune homme a eu l’intelligence de courir jusque sous les caméras de surveillance pour que l’arrestation soit filmée, détournant l’objectif de ces caméras théoriquement réservé surtout au service des forces de l’ordre. La suite de l’agression a ensuite été filmée par un autre jeune homme qui a diffusé les images. Si la caméra est devenue si centrale pour les habitant-e-s des quartiers, c’est bien parce que les agressions policières sont monnaie courante : de l’insulte en passant aux arrestations musclées, et en l’occurrence aux gestes de torture, sans oublier les menaces. Le copwatch, c’est-à-dire le fait de surveiller la police et la nécessité de recenser ces pratiques, est devenu une nécessité.

Pourtant la police semble inapte à lire correctement des images et les constats des médecins. Les tergiversations des policiers, de l’IGPN et des médias sont tout simplement inadmissibles et banalisent l’acte de viol, or ce qui a eu lieu ne peut trouver aucune excuse quelle que soit la situation et la personne victime. Alors même que cette agression occupait l’espace médiatique, l’assemblée votait une loi assouplissant les règles de légitime défense pour la police. Comme si l’impunité n’était pas déjà trop importante. Cette loi s’inscrit dans l’idée qu’une partie des Français sont des sauvages qu’il faudrait éduquer. La police est ainsi systématiquement présentée comme une victime alors qu’elle se meut bien souvent en agresseure dans les quartiers populaires ou lors des mouvements sociaux.

C’est ce même état d’esprit qui explique sûrement l’absence d’informations sur le couvre-feu qui s’est imposé depuis plusieurs jours sur le département par le biais de l’absence des transports (tramway et bus) en soirée. Il s’agit probablement d’améliorer les relations entre les Séquano-dionysiens et leurs transports. Le sommet a été atteint quand, à la suite du rassemblement pour Théo de ce samedi 11 février à Bobigny, les lignes ont été coupées sur les lieux des affrontements certes, mais aussi sur Aulnay, Sevran ou Drancy entre autres. Le tout sans aucune information claire. Il s’agit là d’un moyen de monter les habitant-e-s les uns contre les autres.

Enfin les arrestations et les condamnations qui se multiplient à la suite des affrontements ne sont pas plus tolérables, elles maintiennent une situation d’inégalité et d’injustice. C’est une façon pour l’État de jeter de l’huile sur le feu tout en prétendant en appeler au calme.

Or les réponses passent non par la répression mais par le fait :

– de rendre justice pour toutes les victimes des violences policières en condamnant les agresseurs.
– de mettre en place des mesures permettant un contrôle des pratiques de la police.
– d’amnistier les personnes arrêtées lors des « émeutes ».
– de développer les services publics en Seine-Saint-Denis, c’est-à-dire des services qui n’humilient pas les usagers mais les aident dans leur vie quotidienne.

Les syndicats de Sud-Solidaires 93 continueront à soutenir et relayer les appels à mobilisation pour obtenir justice pour Théo et tous les autres, et seront présent-e-s à la marche pour la dignité du samedi 19 mars.


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